Aux Anti-Vax

Quelques petits mots pour les « antivax »…

Quand je vois ces antivax qui ont peur pour leur liberté qui a du plomb dans l’aile…
Quand je vois ces antivax qui se déchaînent au nom « d’une certaine liberté », et qui n’hésitent pas à faire référence à une partie des plus sombres de notre histoire avec ces étoiles jaunes interdites de séjours dans les bars, resto ou tous lieux de culture il y a bientôt 100 ans.
Quand je les vois, encore, se référer à des textes légaux (droits de l’Homme, serment d’Hippocrate ou autre code de Nuremberg…) pour dire que la vaccination des soignants est de la « propagande ».
Quand je les vois, encore une fois, craindre pour leur liberté alors que sans savoir, ils restreignent leur propre liberté de penser et d’agir À CAUSE de réseaux dit « sociaux » et leurs foutus algorithmes qui, sacrément bien faits, ont comme contacts (et donc comme information partagée) des personnes qui pensent comme eux et les enferment dans des convictions souvent fausses, infondées, non vérifiées, mais qui arrangent tellement. Cela les rend accro aux « j’aime » et autres notifications de personnes partageant exclusivement les mêmes avis, ce qui les renforce encore dans leurs convictions et pensent que EUX ont tout compris et que les autres, les « moutons » vaccinés sont les manipulés écervelés… Où est la liberté ? Bien pire que la liberté de se mouvoir ou d’agir, on est là dans la liberté de penser !!!

L’époque est cruelle et il est rassurant de se trouver un responsable. Le gouvernement est FORCÉMENT le coupable idéal car c’est lui qui rappelle le cadre, c’est lui qui impose des règles. Et c’est son rôle. Et il les impose car nous sommes bien trop cons et indisciplinés pour nous cadrer nous-même :
– On nous impose les « gestes barrière ». Et on les respecte tant que ça ne nous dérange pas trop.
– On nous impose le masque… que bon nombre d’entre nous, portons « comme ça nous arrange » : parfois sous le nez, voire sous le menton.
– On nous a imposé les rencontres en « petit comité »… combien d’entre nous avons appliqué cette directive « à la lettre » ?
– On nous impose le gel hydro-alcoolique… alors que beaucoup n’ont même pas encore intégré le lavage des mains en sortant des WC…

Nous sommes collectivement ET individuellement responsables de ce qu’il nous arrive :
Un après-midi ensoleillé pendant le confinement ? On se rue sur les quais de Seine, de Loire ou de Garonne, agglutinés « parce que ça fait du bien ». Une tant attendue ouverture de bar ? On y court tous comme des moutons à l’heure de l’apéro « parce qu’on n’en peut plus » de cette vie de con(finé). Un samedi après-midi où il fait à peu près beau ? On envahit les rues piétonnes parce que « ça fait longtemps ».
Et tout ça est bien humain: je l’ai vécu moi-même.

Le variant « Delta », nous arrive tout droit d’un pays où la vaccination n’existe quasiment pas. Et partout ailleurs où on ne vaccine pas, le virus s’en donne à cœur joie : il court et se copie avec ces petites erreurs qui deviendront des variants plus ou moins dévastateurs. Non seulement la vaccination est la seule réponse pour se sortir de cette merde, mais je considère que les antivax qui pourraient matériellement se faire vacciner et qui le refusent sont responsables individuellement de la propagation du virus, de ses variants, de ces futurs malades et morts dans nos hôpitaux et d’une économie écroulée : une véritable mise en danger de la vie d’autrui… au nom d’une liberté qu’ils pensent défendre alors qu’ils sont acteurs de la perte de liberté de tout le monde.
Les soignants qui refusent de se faire vacciner n’ont à mon sens aucune conscience professionnelle. Ils mettent délibérément la santé et la vie des autres en danger. Cela remet en cause les fondements même de leur pourtant si noble métier.

Après avoir dit tout cela, y aurait-il toute cette virulence face aux décisions de l’État si son chef avait été Dupont-Aignan, Muselier, Hamon, Mélenchon ou Le Pen ? N’y aurait-il pas là une réponse politique à un gouvernement qui déçoit ? Toute cette virulence face à toutes ces décisions contestées et contestables n’est-elle pas D’ABORD un acte politique pour dire à Macron la lassitude d’un peuple qui a largement soutenu les gilets jaunes ou dénoncé le projet de réforme des retraites pour le moment mis en pause ?
Ne confondons pas tout. On parle là de santé. Individuelle et collective. Et la réponse des antivax est politique, profondément égoïste et inconsciente.

Que penser de notre liberté lorsqu’on est limités à 80, 110 ou 130 sur nos routes ? Cette liberté perdue (et depuis longtemps acceptée) nous permet de nous protéger et de protéger les autres sur la route. Que penser de notre liberté perdue de ne pas fumer dans les lieux publics ? Elle permet aussi de nous protéger et protéger les autres. Et que penser de notre pseudo-liberté quand on regarde un « média d’opinion » plutôt qu’un média d’information ? (je parle là de TF1, Cnews ou autre BFMTV) Que penser de notre liberté quand on on se connecte sur le web avec notre téléphone sur notre lieu de vacance ? Et de notre liberté d’avoir les yeux rivés sur l’écran de notre mobile alors qu’on est en famille, en couple ou entre amis ? Liberté ? Mon cul !

Je vous propose d’aller vous insérer votre peur du reste d’une liberté perdue depuis des lustres là où ça vous fera du bien. Et surtout, là où ça vous détendra un peu. Car votre côté flippé, parano et complotiste nuit gravement à la santé de notre pays et au peu de liberté à laquelle nous aspirons après tous ces efforts…

Cristof GRÉGOIRE