Pourquoi je ne voterai pas
Pourquoi je ne voterai plus
Bafouille entre deux tours. 2007.
A l’heure où les français se passionnent pour les élections présidentielles, pour ma part, je me passionne pour mon jardin, pour ma famille, pour mon travail, mon compte en banque, pour les arbres, les oiseaux, les abeilles, que sais-je encore…
Oui, je me renseignerai sur le résultat des élections. D’un œil furtif. En quelques chiffres. Et je prendrai plaisir à voir les candidats, heureux ou malheureux, à commenter ces chiffres, à se projeter, à y croire, ou à faire semblant d’y croire.
Non, je ne suis pas allé voter.
Je n’ai pas non plus joué -et je n’irai jamais- jouer à l’apprenti terroriste, même si parfois je m’amuse à dire que si je retournais voter, ce serait avec un bâton de dynamite. Parce que je m’interdis tout acte de violence, et parce que cette violence ne serait reçue que par des innocents, fonctionnaires arrondissant leurs pauvres fins de mois ou bénévoles engagés, venus tenir le bureau de vote. Oui, on me parlera du « devoir de citoyen ». Je parlerai juste « d’un droit ». On me parlera de gens, y compris dans ce pays que j’habite et que j’affectionne (mais pas toujours), qui se sont battus pour ce droit. Oui, j’en conviens. Et alors? La politique d’alors était peut-être plus respectable qu’aujourd’hui. En d’autres temps, j’aurais volontiers mis une majuscule au mot « politique ». Aujourd’hui, à mon sens, ce mot ne vaut pas la peine qu’on y dérange la majuscule pour l’écrire. Tout juste une salve de glaires aussi mûres qu’amères. Je pense également à ces personnes d’origine étrangère, dont je ne fais pas partie, qui rêvent de déposer un bulletin dans une urne. Je les comprends. Mais nous n’avons pas la même histoire. Nos enjeux sont également très différents. Je pense également à des peuples, par exemple de certains pays d’Afrique ou les russes, qui rêvent d’une campagne à plusieurs réels candidats et dont les chiffres seraient forcément incontestables. Mais encore une fois, nous n’avons pas la même histoire. A d’autres époques, dans un autre contexte, enfant d’une autre société, j’aurais peut-être pris les armes pour obtenir le droit de vote. J’aurais pu, également, être un « Mohamed Bouazizi » (respect, Monsieur!), choisissant une mort si violente que l’immolation. Mais je suis français dit « de souche » (quoique, qu’en sais-je réellement?). Et je choisi la vaseline. Car nous sommes amenés, quelque soit le pouvoir en place, à devoir baisser notre froc avec l’obligation de sourire… Vous aurez mon cul, pas mon âme!
On me dira également, « si tu ne sais pas pour qui voter, votes au moins « blanc »! Oui, mais pourquoi faire? Avez-vous vu les chiffres des bulletins blancs? Non. Car aucun chiffre ne parle des votes blancs… Ils sont mélangés aux abstentionnistes et aux votes nuls. Donc pourquoi se déplacer? A mon sens, impossible de choisir entre Flamby et l’Agité du bocal. Entre la peste et le choléra. Ils sont du même bord, de la même mouvance. Ils sortent des mêmes écoles, ont connus les mêmes bancs. Leurs avis, sur le fond, ne divergent pas vraiment. Je trouve un fossé plus grand entre un Mélanchon et Hollande plutôt qu’entre sarkozy et Hollande. (notez bien cette absence volontaire de majuscule). Une différence plus grande, aussi, entre un Dupont-Aignan et sarkozy plutôt qu’entre sarkozy et Hollande. C’est deux-là qui n’ont à aucun moment, durant la dite campagne, parlé sur le fond, des attentes des français, des besoins de la France. Ils n’ont fait que s’envoyer des flèches à chacun leurs tours, non pas que les propos méritaient d’être critiqués, mais juste parce que c’était le candidat adverse. Et ça se serre la pince et se tutoie et se congratule hors caméra ou micro. Quant aux outsiders, à quoi bon voter pour eux, sachant qu’ils ne resteront qu’outsiders? Le seul qui, à mon sens, aurait pu me faire me déplacer dans un bureau de vote eut été Mélanchon. Mais je n’imagine même pas une seule année avec un président comme ça, tant la France s’écroulerait sous le poids du monde en emportant l’Europe avec elle… Et cette marine, la fille de, plus intelligente(donc plus dangereuse) que son bourrin de père, qui semble, comme 6 millions de français (êtes-vous écervelés à ce point?), oublier comment et sur quels sujets a démarré la plus grave guerre de l’histoire de l’humanité. Pauvre France. Pauvres français.
Non, je ne voterai pas pour ces femmes ou hommes qui n’ont AUCUNE morale politique, qui passent leur temps à critiquer les camps adverses et qui ne sont d’accord qu’à un seul moment dans leur vie politique; lorsqu’il s’agit de s’octroyer des faveurs et augmentations supplémentaires grâce à un habile et silencieux vote de fin de nuit dans une assemblée, pour une fois, à son comble. Je ne voterai pas pour ces femmes et hommes qui méprisent les français au plus au point, qui le prouvent chaque jour à travers des engagements purement et bassement électoralistes. Ils le prouvent également au travers de leur vie privée habilement exposée. Je ne voterai pas pour des candidats fabriqués de toutes pièces par les médias, eux-même aux bottes des politiques qui le leur rendent si bien… Mais heureusement, je le leur rends bien, moi, Christophe GREGOIRE, le jour du vote… en ne me déplaçant pas. A quelque échelle que ce soit, du niveau local au niveau national ou européen, combien sont-ils à se présenter pour de nobles causes, en oubliant totalement les bénéfices personnels qu’ils en tireront, que ce soit financiers ou pour asseoir une stature sociale. Combien sont-ils à se projeter pour l’intérêt de leur pays au-delà d’un mandat électoral? Combien sont-ils à se projeter pour l’intérêt de nos petits enfants et arrière-petits-enfants et dans les 500 ans à venir? (pour nos enfants, c’est déjà trop tard…).
Je sais bien, chers lecteurs, que vous me jugez au travers de cet engagement que vous direz peut-être honteux et irresponsable. Je respecte votre regard posé sur moi. Je vous propose en retour d’apporter un regard similaire à des stars de tous poils, des icônes « françaises », qui vous font rêver, la balle au pied ou un micro à la main et qui appellent à voter pour Untel ou Untelle… mais qui préfèrent résider en Suisse ou ailleurs à l’étranger parce que le sol français leur coûterait beaucoup trop cher.
Mesdames et messieurs les politiques, respectez les français, prouvez-le dans la durée par des actes concrets et non pas des paroles savamment écrites par vos plumes de l’ombre et je vous apporterai mon bulletin de vote.
En attendant, je vous prie de croire en mon plus profond irrespect.
Christophe GREGOIRE